Les amateurs de vinyles privilégient l’occasion, les plus jeunes achètent du neuf

58 % des acheteurs de vinyles jettent leur dévolu sur le marché de l’occasion, qui passe sous les radars de l’industrie musicale. C’est ce que révèle une enquête américaine, qui enseigne que les plus jeunes représentent le plus gros contingent d’acheteurs de vinyles neufs.

L’amateur de vinyle passe souvent pour un audiophile accro à la couleur et à la chaleur du son analogique. C’est aussi, et surtout, un collectionneur dans l’âme, plus souvent à la recherche de pépites d’occasion dans les bacs que de nouveautés. Ainsi, 58 % des acheteurs de vinyles, selon le cabinet d’études MusicWatch, qui a mené son enquête auprès de 4800 américains âgés de 13 ans et plus, n’achètent que des vinyles d’occasion. Ils sont 32 % à n’acheter que des vinyles neufs, et 11 % dont les choix portent à la fois sur du neuf et de l’occasion.

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Les consommateurs américains sont 3,1 millions à acheter des vinyles neufs chaque mois, estime MusicWatch, contre 5 millions à acheter des vinyles d’occasion. La propension à acheter du neuf est plus forte chez les jeunes générations (34 % des acheteurs de neuf ont moins de 24 ans) que chez les baby boomers (5 % ont plus de 55 ans). Aux deux extrémités de la pyramide des âges, les plus jeunes et les plus âgés sont les plus gros contingents d’amateurs de son analogique, et pèsent ensemble 50 % des auditeurs de vinyles.

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Un quart de ceux qui écoutent des vinyles aux États-Unis a moins de 24 ans, selon MusicWatch ; un quart a plus de 55 ans. Ces derniers, qui ne pèsent que 5 % des acheteurs de neuf et 13 % des acheteurs d’occasion, semblent privilégier l’écoute des vieux LP qu’ils possèdent déjà. Les 25 – 34 ans sont les plus nombreux à acheter de l’occasion (32 % des acheteurs de vieux vinyles). Les moins de 35 ans représentent 44% des auditeurs et 60 % des acheteurs, de neuf comme d’occasion.

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Le marché du vinyle reste l’un des moins bien documentés. Les ventes de vinyles d’occasion, qui représentent à n’en pas douter les plus gros volumes, passent en effet sous les radars de la RIAA aux États-Unis, de la BPI au Royaume Uni, ou du SNEP en France. En 2015, il s’est vendu près de 17 millions de vinyles neufs aux États-Unis, soit une hausse de 28 % en volume sur un an et de 32 % en valeur. Impossible de savoir, cependant, combien il s’est vendu de vinyles d’occasion, et si ce second marché est en croissance. Il faut dire que l’information n’intéresse pas beaucoup l’industrie musicale, qui n’en tire aucun revenu.

Indéniablement, et c’est plutôt bon signe pour l’avenir du vinyle, la croissance du marché du neuf est portée par les plus jeunes, et ce bien que les 13 – 24 ans, qui représentent un bon tiers des acheteurs déclarés, ne pèsent qu’un quart de la population, et à peine 21 % des consommateurs de musique enregistrée aux Etats-Unis, tout modes et formats confondus (CD, téléchargement, streaming, mais aussi P2P et streamripping). C’est ce qu’enseigne une autre enquête de MusicWatch réalisée pour la RIAA il y a quelques mois, qui faisait étonnamment l’impasse sur le vinyle. L’oubli a semble t-il été réparé.

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About Philippe Astor

Journaliste, blogueur, franc tireur, libertaire, philosophe, hermétiste, guitariste, activiste, dillettante, libre penseur. @makno et http://rockthemusicbiz.blogspot.fr/

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