Quand le crowdfunding ne marche pas, l’exemple Bjork et sa campagne Kickstarter ratée.

musique et fintech

Le crowdfunding, on en parle beaucoup en ce moment…Ici même, j’ai pu faire plusieurs article sur le sujet, de la presentation du crowdfunding à la déclaration des fonds , en vous donnant quelques exemples (Dum Dum, Kickstarter …) et en vous proposant la presentation que j’avais faite pour le MaMA. J’ai même traité ce sujet lors de mon émission  “On refait la Musique” sur radio Neo.Vous pouvez retrouver  le podcast ici.

Les campagnes de  crowdfunding sont maintenant considérés comme un moyen quasi incontournable d’arriver à trouver des fonds pour financer un projet. Mais,  dans la vraie vie,  un tout petit peu plus de 50% des projets musicaux sont intégralement financés. C’est à dire qu’à peine la moitié des projets arrivent à atteindre le montant de levée de fonds qu’ils s’étaient fixés. Et à côté du million d’Amanda Palmer, il y a aussi des échecs retentissants, comme Public Enemy qui n’a pas réussi à lever des fonds sur Sellaband.

Plus récemment, c’est Bjork qui a échoué à lever des fonds. Elle souhaitait, en faisant appel à ses fans, développer de nouvelles  applications pour son album Biophilia, pour Android et Windows 8.  La campagne a été annulée seulement 10 jours après son lancement avec seulement 4% de son objectif atteint (sur 375.000 livres soit 435 000 €).

Pourquoi Bjork cherchait à lever des fonds? Pour développer de nouvelles applications pour son album.  L’application originale de son album Biophilia, sur iPad seulement, offrait des modules interactifs pour chaque titre, avec  jeux, animation remix. En portant cette application sur Windows et Android, Bjork voulait entrer dans les foyers à plus faibles revenus,  tout en continuant à developper l’éducation musicale. C’était vraiment son objectif affiché, développer un programme d’éducation musicale alliant musique et technologie. Vous pouvez voir la presentation du projet sur Kickstarter.

En crowdfunding, il y a 3 règles essentielles à respecter qui que vous soyez. Et non respectées, ces 3 règles peuvent devenir de véritables obstacles au financement:

  1. Le projet donne t’il envie? A t’on envie de lui faire crédit, au sens propre comme figuré? Est ce que le portage d’une application à partir d’iOS pour Windows et Android va donner envie aux fans de Bjork (et à d’autres) de s’impliquer?
  2. Qu’est ce que Bjork va offrir en contrepartie? Ici rien.  Il n’y avait rien de transcendant. En tout cas rien de ce qu’on pourrait attendre du niveau de Bjork. Beaucoup d’artwork, d’artwork d’applications signé par Bjork.
  3. Et sur la levée de fonds en elle même…. Je ne pense pas que le montant demandé par Bjork était hors de proportion par rapport à ses besoins, mais Bjork a t’elle vraiment l’image, le succès le soutien..et le besoin de lancer une campagne sur un tel montant?

Ces trois points sont essentiels à retenir…et la campagne de Bjork est un bon exemple de ce qu’il ne faut pas suivre…N’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil sur la presentation du MaMA.

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

4 comments

dans quelles mesures ce système tourne t’il l’envers ?
Normalement les fans sont fans parce qu’ils apprécient un produit fini, fruit du travail de l’artiste , et n’ont pas pour mission d’aider l’artiste à réaliser un de ses projet , ou pas .
ce qui pose evidemment deux questions :
avoir les moyens ( financiers ou techniques ) de ses ambitions ,
ou abaisser ses ambitions a la hauteur de ses moyens ?
c’est le lot de toute autoproduction …

Que ce soit par le système de financement classique ou par le crowdfunding, la pertinence d’un projet aussi bien que l’importance que lui accordent les investisseurs restent des critères de choix assez déterminants.

Le crowdfunding a l’air de fonctionner beaucoup mieux pour des projets modestes! Dum Dum est un très bon exemple!

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