Droit d’auteurs, industrie musicale et Afrique: OPEN TAQAFA à Casablanca

Il y a quelques jours j’étais à Agadir pour le festival Timitar. J’intervenais sur une conférence en ouverture du Festival sur “comment les artistes peuvent utiliser Internet  pour se développer”. Facile me diriez vous? Pas si facile non…Nous sommes dans un pays dans lequel les droits d’auteur n’existent pas, dans lequel les contrats qui reposent sur n’importe quoi foisonnent, dans lequel il n’y  a ni statut de l’artiste, ni politique culturelle. Et dans lequel les artistes sont toujours emprisonnés….

Et puis n’oublions les connexions compliquées à Internet (la 3G n’est arrivée au Liban qu’il y a quelques semaines), le problème lié au paiement (des comptes bancaires, soit, mais point de visa pour payer ses achats), le manque de confiance envers Paypal, les adresses IP bloquées vers d’autres sites…

Cela aurait pu être étonnant pour nos tenants de la destruction du droit d’auteur d’entendre des artistes, des professionnels marocains appeler à la construction d’une propriété intellectuelle et à une SACEM pour qu’ils puissent de se développer, développer leurs musiques et développer une industrie. “Sortir du tiers monde de la musique” comme ils disent…

La rencontre organisée nous en a mis en face de tout cela. Avec des questions totalement différentes de ce que nous pouvons vivre dans nos pays structurés.  C’était une première pour le Festival Timitar.  Et  le débat a vraiment été très intéressant.

La frustration qui anime les artistes marocains, voir beaucoup d’artistes africains est là. Une des questions fut “Mais pourquoi nous on a pas droit à Deezer ou Spotify?”. Notre rôle est au moins de donner aux artistes l’opportunité de s’informer. Il  y a beaucoup de travail à faire, droit d’auteur, export, création musicale mais il y a aussi, et déjà, des réponses.  De nouveaux modèles sont à trouver, l’Afrique est en marche.

Je rentre aussi de Jordanie et de l’Ocean Indien. Et partout le débat est le même. Au moyen orient, en Afrique ou en Oceanie. Comment faire pour s’exporter, se structurer et se developper. D’ailleurs, on est même plus dans le comment faire, mais qu’est ce qu’on fait. La musique n’est pas les américains, alors on fait comment pour y aller?

J’ai ainsi pu rencontrer la fondatrice de Basaata productions, qui  s’investit pour structrurer et améliorer le secteur culturel. Elle met en place des actions très concrètes, auprès des artistes, des acteurs culturels,  mais également des reflexions et actions autour du droit d’auteur. Le l’Boulevard  à Casablanca s’investit aussi beaucoup dans le développement d’artistes, mais aussi dans la structuration de la filière et organise des journées de  journées de sensibilisation et de reflexions.

C’est cela aussi que je voulais mettre en avant. A Casablanca est organisé Open Taqafa, les 5, 6 et 7 Juillet 2012 – Boultek, Technopark et le 8 Juillet 2012 – Fabrique Culturelle des Abattoirs.

OpenTaqafa sont des journées de réflexion et de débat autour de la culture libre et des licences libres. Pendant trois jours, OpenTaqafa propose des rencontres ouvertes et des workshops pour promouvoir et lancer des projets et initiatives locales dans ce sens. Ces journées OpenTaqafa seront aussi l’occasion d’un plaidoyer pour le Domaine public comme garant de l’enrichissement de notre savoir commun.

L’idée des journées OpenTaqafa est de lancer le débat sur l’importance de garantir le libre accès à la culture et à l’information en profitant des expériences des différents acteurs culturels qui oeuvrent dans l’approche des pro Commons et de l ́opensource et de créer un réseau en partant des opportunités qu’offre internet pour réaliser des actions concrètes sur le terrain.

Et ça c’est vraiment bien. Un peu plus d’infos sur les journées  OpenTaqafa2012

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

1 comments

Merci Virginie pour cette information, je suis marocain et je suis heureux de voir que des initiatives commencent à apparaitre pour la culture. J’aurais beaucoup aimé être sur place pour y assister.

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