“Un bookeur ne peut se substituer à une stratégie globale de développement” (Interview)

La semaine dernière, Pierre Pascal Houdebine dit PP, le patron de Furax, qui fait de la production de spectacles et est également agence de booking avait accepté de répondre à quelques questions sur son métier de tourneur. Cette semaine, Virginie Dubois, une des membres des “Furax”, bookeuse, nous en dit un peu plus sur le métier de bookeur. A savoir qu’est ce que c’est, comment ça se passe et comment elle travaille. En résumé, c’est quoi le booking au quotidien?




C’est quoi un bookeur?


Le métier de booking propose de faire l’interface entre l’artiste et les lieux de diffusions. Notre rôle est de proposer une prestation à un programmateur, promoteur ou agent.

L’objectif est de monter des tournées sur des territoires & périodes définis. Plusieurs objectifs différents en fonction de la notoriété de l’artiste, des territoires.

Tu travailles sur un catalogue d’artistes bien précis, comment décides tu de travailler avec ces artistes?


Le plus souvent, la musique est le premier critère. J’ai besoin d’être en adéquation avec la musique que je défend.

Maintenant, les collaborations peuvent venir de différentes manières: découverte sur un festival / proposition par un agent étranger / proposition par une maison de disque, un éditeur ou un manager / découverte par la presse international, la presse française, des prescripteurs, des blogs ou des sites Internet….

On imagine le bookeur derrière son telephone pour harceler des salles; mais concrètement, comment ça se passe?


Mon premier outil reste le téléphone et la boite mail. Après quelques années de booking, j’ai un réseau – ce qui m’évite d’harceler les programmateurs au sens propre du terme.

Une relation s’établie entre les partenaires. Je travaille aussi beaucoup avec les promoteurs qui années après années me font confiance.

Même si le premier argument reste la musique. C’est toujours l’artiste qui finira par convaincre ou non un programmateur ou un promoteur.

Notre rôle premier est de s’adresser au bonne personne au bon moment. Je ne vais pas m’adresser au même programmateur dans une ville en fonction du style musical, du niveau de développement…

Il y a de grande différences de travail en fonction des styles & genres musicaux. On ne va pas développer un artiste chanson de la même manière qu’un groupe de rock canadien.

L’avantage d’un bookeur est d’avoir ses méthodes & idées, et de savoir développer un projet en fonction de son stade de développement, son style & ses objectifs.

Dans le cadre d’un artiste sans label, quel est ton travail au quotidien pour pousser cet artiste?


De le présenter dans les meilleures conditions. Trouver les scènes qui lui permettront de présenter son projet et de convaincre du public, des professionnels.

Comment travailles tu avec les labels? Les médias?


Etre en relation avec des labels & des médias permets de présenter des artistes, et de les mettre en avant.
Nous sommes également en contact permanant avec les labels des artistes que l’ont défend.

Comment concrètement on remplit une salle (ou pas…)?


Tout dépend de l’artiste. Certain vont établir leur notoriété par la scène, en tournant des années & des années, pour finir par se créer un nom.. D’autres vont allier la scène & le développement médiatique (playlist / itv / communication on line).

Quels conseils donnerais tu à un artiste qui s’adresse à vous pour travailler avec vous?


De savoir pourquoi il nous contacte. Le travaille de booking ne remplace pas celui d’un groupe ou un artiste, nous sommes un partenaire.
Il faut qu’un artiste s’entoure d’un booker au bon moment, et dans une phase de développement avancée.

On ne peut se substituer à une stratégie globale  de développement (disque, promo, idée..)

Un peu plus sur Furax:
D’abord issu du monde associatif et créé 1992, basé à Paris, Furax est devenu producteur de spectacles en 1999. Dès le départ l’ouverture musicale et la diversité ont été les maîtres mots. La société Furax produit, booke et promotionne des spectacles français et internationaux. Ils travaillent ainsi avec des artistes aussi ecléctiques que Ben Mazué, Beat Torrent, Hocus Pocus, Misteur Valaire, Lexicon, Gaza 6 ou Zenzilé…

Illustration photo:”We want more”

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

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