Creatives Commons et musique: l’interview de Jamendo

Suite à mon article sur la face cachée des Creatives Commons, Pierre Gérard, co-fondateur et directeur commercial de Jamendo a souhaité répondre aux différents artistes qui avaient nommément cité sa société et ainsi expliquer sa propre vision de son métier.

Avant de démarrer, et pour bien comprendre, petit rappel sur les Creatives Commons tel que le définit bien l’Irma dans sa fiche pratique consacrée à ce sujet:

Les contrats CC s’adressent aux auteurs qui souhaitent partager et diffuser leur œuvre sans être nécessairement rémunérés pour chaque utilisation. Pour les auteurs qui souhaitent autoriser la communication au public de leur œuvre uniquement contre rémunération, le système général du droit d’auteur sera plus adapté.

Les auteurs qui ont déjà cédé une partie des droits d’une œuvre par contrat (avec un éditeur musical notamment), ou mandaté une société de gestion collective telle que la Sacem, ne peuvent actuellement pas conclure de contrats CC. Les statuts de ces sociétés prévoient un apport exclusif des droits d’exploitation, y compris sur les œuvres futures. Ainsi, les sociétés de gestion collective ne gèrent pas les droits générés par une œuvre sous CC, et les auteurs d’oeuvres sous CC sont pour l’instant amenés à gérer individuellement leurs droits. L’équipe Creative Commons France participe à un groupe de travail européen et international en vue de résoudre cette incompatibilité.

Tous les titulaires de droits sur une œuvre (auteur(s), interprète(s), producteur(s)) doivent attester de leurs accords sur les termes du contrat en creative commons. Un contrat ne concerne qu’une œuvre, ce qui permet d’adopter des stratégies d’exploitations complémentaires : par exemple, des droits peuvent être consentis à but promotionnel sur certains morceaux et l’exclusivité des droits conservée sur d’autres.Une oeuvre sous CC peut être contractualisée ultérieurement pour d’autres utilisations avec un exploitant commercial, éditeur ou distributeur. Un contrat de cession de droits classique autorisant une utilisation commerciale contre rémunération peut succéder au contrat CC comportant l’option “pas d’utilisation commerciale”. Ceci permet aux artistes et aux producteurs de disposer d’outils adaptés au développement de carrière.”


Pourriez vous me présenter Jamendo ?


Jamendo est aujourd’hui la plus grande plateforme de promotion, de diffusion et de commercialisation de musiques libres, « libre » dans le sens où les artistes décident eux-même de la distribution et de la gestion de leur création. Au moment de leur inscription, ils choisissent une licence Creative Commons (utilisées aussi par Wikipedia) et peuvent aussi souscrire aussi à des programmes commerciaux.

Sur Jamendo, les internautes peuvent librement écouter, télécharger et partager 300.000 titres, de façon légale et gratuite. Nous proposons aussi aux professionnels d’acheter des licences sur la musique s’ils veulent l’utiliser dans un cadre commercial (musique de synchronisation et d’ambiance principalement), c’est l’objet de notre service jamendo pro.

Quel est le parcours des fondateurs, comment l’idée est née ?


Nous sommes 3 fondateurs. Laurent Kratz et moi-même sommes du monde de l’informatique et avons lancé depuis plus 10 ans plusieurs projets autour du logiciel libre et de l’Internet communautaire. L’idée fondatrice de jamendo a été apporté par Sylvain Zimmer (alors stagiaire dans l’une de nos entreprises) qui en tant que musicien voulait lancer un projet pour la promotion des jeunes artistes via Internet.

La première mission de jamendo, partagée par d’autres musiciens a été de diffuser légalement (grâce au Creative Commons) de la musique dans les réseaux peer-2-peer.

Comment concrètement le site fonctionne ?


Très bien. Nous avons tous les jours des dizaines d’artistes qui uploadent leur musique sur jamendo. Les nombres de titres, d’artistes, de membres ont doublé depuis les 12 derniers mois. Nous travaillons à la promotion de nos artistes via jamendo, notre blog mais aussi bien entendu avec l’aide des réseaux sociaux comme facebook, twitter, et des applications mobiles pour iPhone et Android. De plus en plus de clients nous font confiance. Même s’il nous reste encore beaucoup de travail, les choses avancent dans le bon sens.

Sur quelle base fonctionne votre système de rémunération ?


Nous partageons 50% de nos revenus avec les artistes. Pour les ventes de musique de synchronisation, le partage est immédiat. Pour des contrats de mise à disposition d’extraits du catalogue de jamendo pour la diffusion de musique d’ambiance, nous devons naturellement attendre le paiement et les reporting de nos clients avant de reverser au client ce qui lui est dû.

Vous m’avez dit « Tout artiste qui publie sa musique sur jamendo.com, est averti, dans le cadre de son inscription, qu’il la publie sous licence Creative Commons”?
Ne serait ce pas plutôt “Les artistes doivent être en CC pour venir sur jamendo”. En effet, quid de l’artiste qui est déjà la Sacem? Est-il informé?


En fait c’est lié, il doit choisir une licence CC (avant ou lors de la publication sur jamendo), cela fait partie intégrante du processus. Par contre, nous le mettons bien en garde sur le fait que pour choisir une licence CC, il doit en avoir la capacité à savoir qu’il doit disposer des droits sur ces oeuvres.

Nous précisons cela dans le processus de publication ainsi que dans les conditions d’utilisation. Il ne peut donc appartenir à aucune société de collecte. Mais attention, l’inscription sur jamendo ainsi que le choix de la licence CC restent des démarches volontaires de l’artiste.

Il reste donc responsable des engagements qu’il prend avec nous et de ceux qu’il a pris auparavant. De notre côté, nous remplissons notre devoir d’information, mais nous ne pouvons contrôler l’existence de contrats que l’artiste a passé dont nous n’avons pas connaissance.

Pourquoi avez vous décidé de suspendre la publicité ?


Nous avons, comme beaucoup d’autres acteurs de la musique en ligne, tenté de générer des revenus conséquents avec de la publicité (partagés aussi à 50% avec nos artistes). Cela n’a jamais permis de dégager des sommes importantes, d’autant plus que nous avons toujours refusé des formats publicitaires trop intrusifs. Finalement nous préférons promouvoir nos services « PRO » sur le site grand public.

Vous m’avez dit travailler avec de nombreuses marques, pouvez vous me donner des exemples ?


Dans le cadre de la musique de synchronisation, des sociétés comme IKEA, Club Med, Microsoft, Samsung, Ford et depuis peu M6Web font partie de nos clients. Des chaines de magasins comme Home Market, uno de cinquetta..

Est ce que ce sont les marques qui vous contactent en direct ou faites vous un fort travail d’évangélisation en amont ?


La plupart de nos clients nous contactent, nous faisons un travail très large et général depuis des années autour de la musique libre (royalty free music) et cela porte tout naturellement ses fruits.

Quelle est la rémunération moyenne d’un artiste qui est chez Jamendo ?


Une moyenne n’est pas un bon indicateur. Il ne faut pas oublier que plus de 80% des artistes n’entrent pas dans les programmes commerciaux par choix ou, pour être honnête, parce la qualité de leur oeuvre ne correspond pas aux besoins de nos clients. Par contre, ceux-là bénéficient gratuitement, comme les autres, de tous les services d’hébergement et de promotion de jamendo.
Pour donner des chiffres, plusieurs centaines d’artistes ont dépassé plus de 1000 € de revenus en 2010. Les meilleurs dépassent 10.000 € et certains ne vont toucher que quelques centaines d’euros.

Quel est le pourcentage d’artistes jamendo qui gagnent plus de 1000 euros en une seule fois sur un an? Restent ils chez jamendo ensuite ?


En une seule fois ? Peu car nos prix de licences sont pour la majorité inférieurs à 1000 Eur. Par contre, il n’y a aucun cas d’artistes jamendo qui a retiré ses oeuvres de nos programmes commerciaux car ils estimaient avoir déjà trop gagné, en réalité c’est plutôt le contraire. Cela l’encourage à continuer avec nous.

Demandez vous l’autorisation à l’artiste avant de vendre une licence à 29 euros?


L’artiste qui adhère à notre service PRO, nous autorise a priori à commercialiser ses oeuvres. Il peut consulter nos prix qui sont disponibles en ligne sur notre site. Une fois qu’il est dans le programme, le processus d’achat est direct pour le client, l’artiste ayant déjà donné son accord lors de son adhésion. Il est alors directement informé de toute vente de licence de sa musique (prix, utilisation, durée, etc…) et son compte artiste est immédiatement crédité.

Sur le site, vous expliquez que Jamendo fournit un certificat garantissant que les artistes ne sont inscrits à aucune société de collecte. Comment l’obtenez vous?


Chaque artiste qui adhère à nos services commerciaux, doit nous renvoyer le certificat jamendo completé et signé manuscritement nous attestant qu’il est bien le titulaire des droits sur la musique et qu’il n’appartient à aucune société de collecte.

Si je prends pour exemple la Sacem Hollandaise qui reconnaît les CC et permet de sortir certains titres en CC tout en étant inscrit, comment cela se passe?


En fait, cela autorise un artiste à publier dans un cadre gratuit sa musique sous CC mais laisse à la BUMA (sacem Hollandaise) le mandat de collecte sur les usages commerciaux. Il y a toujours incompatibilité entre cette gestion et la démarche de jamendo. Là encore, la BUMA fait jouer son caractère exclusif et interdit un réel choix de la part de ses membres.


Vous expliquez aussi que les artistes autorisent une dérogation à leur licence Creative Commons pour leur projet commercial ou sous copyright. Quelle dérogation autorisent t’ils ? Sous quelles conditions?


Ce n’est pas une dérogation, c’est un complément. La majorité des artistes choisit une licence BY-SA-NC. Si un tiers veut utiliser cette musique dans un cadre commercial, il doit au préalable négocier et obtenir l’autorisation de la part de l’auteur. Jamendo facilite cette démarche en étant un intermédiaire et en apportant des garanties à l’auteur et à l’utilisateur. En fait, jamendo aide l’artiste (l’auteur) à trouver des débouchés commerciaux pour sa musique. La licence CC définit le caractère par défaut, Jamendo permet de définir des exceptions et permet la rétribution de l’artiste.

A qui autorisent ils une dérogation? à Jamendo? au client?


C’est le client qui a l’autorisation d’exploitation, Jamendo a de la part de l’artiste un mandat nous permettant d’être l’intermédiaire pour percevoir sa rémunération.

Les artistes ont ils un droit de regard sur l’usage qui est fait?


Il conserve bien sûr leur droit moral, cela est défini par la loi. Nous ne demandons pas l’accord au cas par cas, les usages sont définis dans le contrat de distribution et les usages contraires aux bonnes moeurs sont bien sûr rejetés.

Je prends un exemple qui est vrai au sujet d’un artiste végétarien qui refuse toute pub pour Charal par exemple. Peut-il s’y opposer?


Ce n’est pas l’esprit de jamendo de définir tous les usages et de les valider au cas par cas. Par contre, chaque artiste étant averti directement de ses ventes de licences et des usages, peut nous contacter pour s’opposer à une utilisation particulière. En fait, nous n’avons jamais eu de problèmes et nous avons vendu des milliers de licences.

Sur “accédez à notre catalogue“, on trouve les appellations  “jazzy” , “funky” “B.O émotion” “mariages”. Ne trouvez vous pas cela péjoratif pour les artistes d’être regroupés sous ces intitulés ?


Pas plus que les bacs de présentation de la FNAC. Dans le cadre de licence commerciale, il est normal de faciliter la recherche de musiques pour les clients.

Les CC incarnent un modèle économique supposé être en phase avec la réalité artistique actuelle. A savoir créer un rapport plus direct entre les artistes et le public, “Du producteur au – consommateur”. Ca passe par le rejet des intermédiaires.
Comment vous positionnez vous en tant qu’intermédiaire dans un modèle supposé se passer d’intermédiaire? Qu’offrez vous ?


Je l’ai expliqué dans mes précédentes réponses. Il est très difficile à un artiste de trouver tout seul des débouchés commerciaux pour ses créations, jamendo est une aide précieuse dans ce cas.
Mais je ne suis pas d’accord avec votre définition de CC, « rejet des intermédiaires, lien direct ». Pour moi les CC incarnent le libre choix. Nous ne sommes pas exclusifs, les artistes peuvent se désinscrire à tout moment. Moi, je vois plus l’énorme potentiel que représente des solutions comme jamendo. Croyez-vous vraiment qu’un de nos artistes les plus populaires qui vit à Hawaii auraient vendu directement et par ses propres moyens pour plusieurs milliers d’euros à des clients en Europe et aux US ? Je ne le crois pas.

Quelle pourrait être votre évolution le jour où la sacem peut éventuellement reconnaitre la gestion des droits d’exploitation des oeuvres sous licence CC ?


Le système de la SACEM est bâti sur l’exclusivité, celui des CC sur le choix. Même si la SACEM évolue, rien n’empêchera les artistes d’être aussi sur des plateformes comme jamendo. Nous devrons alors continuer à proposer de meilleurs services.

Si je reprends l’exemple de l’artiste Smoke Fish cité dans mon précédent article (le cas n°2), ils m’ont donc dit avoir découvert l’utilisation de la musique déposée chez Jamendo grâce à une fan Suisse mais ils n’ont jamais eu connaissance de cette diffusion via le site et son interface. (40mn, et diffusion en mars 2010, mention en fin de reportage : “Soundtrack distributed and licenced by Jamendo”. Les chansons utilisés sont “Wake Up” et “My Eyes” )
Ils m’ont également dit vous avoir contacté pour avoir plus d’infos et ils m’ont dit que votre réponse a été “qu’il n’y a pas eu d’utilisation”…Pourquoi ?


De mémoire cela fait partie d’un contrat de licensing avec une agence de production qui a accès à une partie de notre catalogue. Dans ce cas, le système de répartition est plus long et dépend des informations fournies par le client. Néanmoins, nous voulons que cela soit le plus transparent possible. La réponse qui a été fournie n’est pas satisfaisante. J’invite donc Smoke Fish à me contacter directement pour clarifier cela.

Illustration photo: “We want more”

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

16 comments

Il faut admirer l’aplomb pyramidal de Jamendo. Ainsi, Pierre Gérard explique que Jamendo partage “50% de nos revenus avec les artistes”. On s’attardera donc sur le “nos revenues” pour retourner cette phrase et affirmer que Jamendo en fait accapare 50% des recettes des artistes. Meme si je ne doute pas un instant des bonnes intentions de Jamendo, je voudrais tout de meme insister sur le fait que prendre 50% des revenus des auteurs et compositeurs dans le cadre de deals de synchro parait proche d’un taux d’usure. Pas une des sociétés d’auteurs, si souvent décriées par les tenants de la licence CC, ne pratique de tels taux. Aussi je me demande quel est le véritable apport de cette “liberté” dont Jamendo se fait le défenseur, sinon d’enrichir Jamendo au détriment des auteurs et compositeurs qui abondent le site de leurs oeuvres et sans lesquelles Jamendo n’existerait pas.

Emmanuel,

C’est un troll courant je crois de comparer les 50% de jamendo aux taux des sociétés de collecte habituelles. Tu oublies totalement qu’elles ne font que collecter et répartir (vraiment trivial au XXIeme siècle), alors que Jamendo fait tout un travail commercial en plus (et ca c’est la partie vraiment difficile)

Ca aussi, c’est une tarte a la crème.
Les sociétés de gestion collective ne font “que” collecter et répartir. Ce “que” est dénigrant, car non, ce n’est pas trivial a l’époque des micro-transactions et ce qu’elles réclament comme infrastructures pour être convenablement gérées. (En outre elles font plus que juste collecter et répartir)
Je n’achète pas cette explication selon laquelle le “travail commercial” de Jamendo puisse justifier un pareil taux.
La réalité c’est que 50% c’est un taux anormal. Que dirait-on si les agents d’artistes, qui eux aussi font un “travail commercial” pour leurs artistes, appliquaient un taux a 50%?
Un modele equivalent a celui de Jamendo serait Getty Images, qui ne demande qu’une commission de 20 ou 30 % pour les photos qui sont utilisées commercialement via leur site.
Donc Jamendo ne me semble pas offrir un modèle économique vertueux, en tout cas pas si on se pique d’être du coté des artistes.

JamPro n’existe que sur cette idée que les artistes libres n’ont pas à vivre de leurs oeuvres. Du coup ils sont exploités. quelques secondes diffusées sur les chaînes de grande écoute rapporteraient quelques milliers d’euros de royalties à un artiste sacémisé. Chez JamPro, il ne gagnerait qu’une poignée d’euros. Pourtant, contrairement à la SACEM, l’artiste CC n’est pas payé au nombre de diffusions, logiquement, il devrait gagner beaucoup plus…

Mais tout le monde se contente de ce système “mieux que rien”. Plusieurs cas ont été rapportés où le droit moral n’était pas respecté (le nom de l’artiste pas cité), qu’a fait Jamendo ? Rien. Ils vendent des musiques d’accueil téléphoniques, je leur ai demandé de savoir comment ils faisaient pour citer les artistes, réponse ? Rien. Le Luxembourg est signataire de la convention de Berne, non ?

C’est une société qui a le beurre et l’argent du beurre et qui base son business auprès de clients qui ne sont pas près à mettre le prix pour de la musique. De nos jours hein, manquerait plus que çà que de faire un gros chèque pour l’exploitation d’un pauvre mp3 ! Donc elle peut vendre au rabais tant qu’elle veut, elle n’a pas déboursé un seul centime dans la réalisation des oeuvres. Bref, on est loin de la sympathique plateforme qui était principalement gérée par des bénévoles, ceux-ci ont été dégagés depuis bien longtemps, l’actionnaire de Skype est arrivé et maintenant c’est business, business et business.

Donc oui, je confirme, certains artistes n’adhèrent pas à ce système et çà ne signifie pas forcément qu’ils n’ont pas de talent ou que leur musique est de mauvaise qualité =)

Cette plateforme m’a permis de changer tout mon matos. Et pour un artiste amateur (ou semi-pro), c’est pas rien.
Je préfère 50% de pas beaucoup que 85% de rien.

SVP
je me demande s’il y a d’autres licences mais à part licence creative commons!!
merci d’avance

Salud !

Je me permets d’apporter ma petite pierre. Par manque de temps je commence par un copier/coller d’une réponse que j’avais faite sur un autre blog…

> JamPro n’existe que sur cette idée que les artistes libres n’ont pas à vivre de leurs oeuvres. Quelques secondes diffusées sur les chaînes de grande écoute rapporteraient quelques milliers d’euros de royalties à un artiste sacémisé. Chez JamPro, il ne gagnerait qu’une poignée d’euros. Pourtant, contrairement à la SACEM, l’artiste CC n’est pas payé au nombre de diffusions, logiquement, il devrait gagner beaucoup plus…

Mais tout le monde se contente de ce système “mieux que rien”. Plusieurs cas ont été rapportés où le droit moral n’était pas respecté (le nom de l’artiste pas cité), qu’a fait Jamendo ? Rien. Ils vendent des musiques d’accueil téléphoniques, je leur ai demandé de savoir comment ils faisaient pour citer les artistes, réponse ? Rien. Le Luxembourg est signataire de la convention de Berne, non ?

C’est une société qui a le beurre et l’argent du beurre et qui base son business auprès de clients qui ne sont pas près à mettre le prix pour de la musique. De nos jours hein, manquerait plus que çà que de faire un gros chèque pour l’exploitation d’un pauvre mp3 ! Donc elle peut vendre au rabais tant qu’elle veut, elle n’a pas déboursé un seul centime dans la réalisation des oeuvres. Bref, on est loin de la sympathique plateforme qui était principalement gérée par des bénévoles, ceux-ci ont été dégagés depuis bien longtemps, l’actionnaire de Skype est arrivé et maintenant c’est business, business et business.

(fin de citation)

Si la licence Pro est une extension de la licence CC+, comment se fait-il qu’elle n’apparaisse nulle part sur le site pro.jamendo.com ? (Aucun logo CC, l’affichage est pourtant obligatoire, non ?) Quel est et où est le contrat entre jamendo et l’artiste qui stipule que ce dernier renonce à ses droits moraux au profit de la Sté Peermajor ? Alors peut-être que le “dual licensing” (des termes cools et anglophones, attention, on voit tout de suite qu’on a affaire à des pros !) marchent très bien aux USA, mais en Europe je doute fort…

Bref, comme le disait l’ami Pers (Valentin), l’objet de son article était surtout idéologique, et il faudrait en effet un gros dossier pour traiter le cas des licences. J’ai voulu agir là-dessus en tant qu’ancien “artiste jamendo”, qui s’est cassé en regrettant amèrement la politique nauséabonde de cette société qui n’a fait que réinventer la roue du capitalisme. Car, et oui, le monde des licences est avant tout un univers alternatif, alter-tout-court, une idéologie à part… C’est pourquoi j’ai lu avec un très grand plaisir la réponse fournie par notre serviteur au Pdg de cette boîte : jouissif 🙂

Kenavo =)

Ce qui me gène un peu c’est que le type de musique est limité sur Jamendo.

En effet les particulier peuvent écouter/télécharger librement, et les pro payent pour pouvoir utiliser la musique.
Du coup, les personne qui veulent gagner de l’argent on intérêt a cibler les professionnel.

Je pense qu’il est par exemple difficile de vendre des chansons à texte sur Jamendo, les auteurs de ce genre de musique aurons tendances à ne pas choisir cette plateforme.

On a donc principalement des musiques d'”ambiances”, destinés aux entreprises, aux reportages vidéo, aux musique d’attente téléphonique (, aux films pornos), …

Pour un particulier qui souhaite simplement écouter de la musique, le choix est noyer dans des musiques d’ambiances un peu trop aseptisés que on écouterais plutôt dans l’ascenseur que chez soi.
Avoir comme clients M6, TGV ou Club-Med n’est pas réellement un gage de qualité…

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