Topspin ou le retour vers le futur…

Renaud Skalli, DA reconnu et manager expérimenté se penche aujourd’hui sur Topspin. Aussi interessé, puis impressionné que je le suis par les qualités de la plate forme, il a souhaité la présenter. Parce bon, on en parle beaucoup de Topspin, mais au final, ça fait quoi?

Une mise à jour d’importance qui date d’hier soir! Topspin s’ouvre à tous en offrant package ‘forfait mensuel à $9.99′ + ‘Pourcentage des ventes dégressif’.

Plus d’infos ici: http://www.topspinmedia.com/blog/

Que fait Topspin précisement?


Cette entreprise américaine lancée en Juin 2008 met en avant deux choses qui semblent être à la base logique du bon fonctionnement d’un projet: de l’expertise et de la maîtrise technique.

Crée par deux cerveaux de la Silicon Valley , Topspin Media est à la fois une agence marketing, une agence de communication et un centre de création d’outils technologiques.

Elle s’associe à des artistes pour les aider à planifier leur stratégie digitale et à mettre en forme les outils webs (sites, widgets, statistiques, etc.) nécessaires au bon développement de cette stratégie.

Menée par Ian Rogers – ancien patron de Yahoo! MusicTopspin met en avant sa connaissance technologique des plateformes d’échange et son expertise dans le web au service de la carrière de musiciens.

Au delà de ces outils et stratégies, et pour faire usage d’une expression juste souvent utilisée sur ce site, elle développe le “Direct to Fans” qui, au final, se convertit par des moyens simples et clairs de vendre directement du contenu (musique, merchandising, places de concerts, etc.) à un public intéressé.

Pour rentrer dans le détail, prenons l’exemple du site official de Melissa Auf Der Maur, ancienne bassiste de Hole et désormais artiste solo: http://xmadmx.com/news

Si vous accédez à cette page, vous pourrez constater que tout y a été modelé selon une stratégie precise établie par Topspin: que ce soient les couleurs employées, la typo utilisée, les categories de contenu en haut de la page ou les projets ‘inédits’ (comme le ‘Meet Me on the DarkSide’, projet photo à la Trent Reznor, dans lequel les gens postent des photos où ils portent du merchandising MADM), rien n’a été laissé au hasard et, encore une fois, la maîtrise des outils webs associée à son expertise musicale, donne à Topspin les moyens d’être le meilleur partenaire possible.

Revenons cependant à nos moutons: vous vous demandez certainement combien cela coûte…?


Pour l’instant, la réponse est incertaine (sous-entendu, pourrait varier) dans la mesure où l’usage des services Topspin n’est pas encore ouvert à tous. On peut compter aujourd’hui une quarantaine d’artistes (CF EDIT BAS DE PAGE) utilisant ses services et allant, du plus au moins connus, d’Eminem aux Duke Spirit.

Une chose est sure cependant. Topspin facture ‘pour l’instant’ d’une seule façon: en prenant 20% sur le prix de vente (au ‘détail’, ce qui sous-entend le prix ‘affiché’) des produits mis en ligne: titres, EPs, LPs, merchandising, places de concerts…

C’est pourquoi l’entreprise trie pour l’instant ses clients sur le volet.

A terme cependant, l’objectif est d’ouvrir de façon très large l’accès à ses services. Par ‘très large’, il faut donc entendre ‘ouvert au plus grand nombre’, mais pas forcément ‘ouvert à tous’ (c’est ce qu’explique Ian Rogers dans cette interview).




Pourquoi s’agit-il alors d’un retour vers le futur?


Depuis la nuit des temps et les balbutiements de la vente de produits reliés à la musique, les artistes à succès sont ceux qui ont su cibler leurs acheteurs et leur proposer un produit en adéquation avec leurs attentes (même valable pour Radiohead et son ‘In Rainbows’..)

Mais, avec les années, est apparue une façon (trop) classique et rébarbative de developer une carrière de musicien: s’inscrire sur Myspace, poster quelques demos, faire quelques concerts, signer dans une Maison de Disque, obtenir des passages radios et des revues de presse et enfin et surtout, vendre sa musique dans les bacs et sur les diverses vendeurs numériques.

L’objectif de Topspin, à mon sens particulièrement fondé et qui justifie les attentes que l’on peut placer en cette entreprise, est de retourner à des façons plus ‘basiques’ de s’adresser au public.

Tout d’abord, collecter un minimum d’information le concernant en les classant de façon méticuleuse, permettant ensuite d’atteindre les bons fans au bon moment.

Ensuite, en s’appuyant sur l’artiste et son contenu plus que tout, comprendre enfin qu’un artiste peut réussir à faire parler de lui s’il sait être creatif dans sa façon de s’exprimer au public.

Enfin et surtout, créer un univers propre à l’artiste (son site internet la plupart du temps) sur lequel les gens viennent et reviennent et depuis lequel ils peuvent tout faire: collecter de l’information, écouter des titres gratuits, acheter les produits artistiques de l’artiste s’il en ont envie, communiquer avec lui…

Pendant les dix dernières années, l’industrie musicale (en France comme ailleurs) s’est fortement éloignée de ce concept d’univers et a préféré que les artistes s’éparpillent sur de nombreuses plateformes différentes: il fallait donc avoir un Myspace, un Facebook, un Twitter, un Bebo, pour ensuite vendre son merchandising sur BigCartel via Paypal et sa musique sur iTunes, 7Digital, FnacMusic, Amazon…

Mais Topspin est en train de réussir petit à petit ce pari du retour vers le futur qui consiste à ce que non seulement l’artiste centralise son univers sur une seule plateforme, mais aussi et par consequent puisse être celui qui tire le plus profit (humain et financier!) de son talent et de son succès. En gros, il permet aussi d’éviter un très grand nombres d’intermédiaires, parfois très inutiles.

J’ai un profond espoir en cette entreprise qui semble savoir tirer profit des évolutions de la communication online et qui se veut révolutionnaire sans l’être, et sans se débarasser d’autres acteurs (Twitter, Facebook, etc.) mais plutôt en les integrant à sa stratégie ou parfois en s’intégrant elle-même à celles-ci.

Alors à nous tous, artistes, managers, tourneurs ou memes labels/Majors, il ne reste plus qu’à attendre l’heure où Topspin proposera ses services à un très grand nombre et où sera développée une version française de ses outils.

D’ici là, abreuvons-nous d’informations et d’études de cas (en anglais) ici: www.topspinmedia.com.

NDLR: N’hésitez pas non plus à aller regarder la vidéo de Ian Rogers sur “Pourquoi les data sont le futur de l’industrie musicale”

EDIT: A date, 187 artistes sur la plate forme Topspin.

Une mise à jour d’importance récente:
Topspin s’ouvre à tous en offrant package ‘forfait mensuel à $9.99′ + ‘Pourcentage des ventes dégressif’.

Plus d’infos ici: http://www.topspinmedia.com/blog/

Illustration photo: “We want more”

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About Renaud Skalli

D'abord formé à l'école Sigur Ros, c'est à la DA de Warner Bros UK que Renaud fait ensuite un bout de chemin avant de se lancer dans la création de sa structure de Management. Travaillant aujourd'hui sur plusieurs projets, il continue de passer son temps à chercher la perle rare de demain.

4 comments

Le plus important est à la fin de la video avec le cas MGMT : à quoi ça sert de faire un énorme travail (artistique & marketing) pour faire venir les consommateurs sur son site, pour directement les envoyer vers une autre entité (itunes) qui collectera les data à notre place ! Quand on y réfléchit, c’est vrai que c’est complètement débile…

Je crois que ‘débile’ est peut-être un grand mot… !
Un certain nombre des gens qui travaillent dans cette industrie, doivent encore être apprivoisés aux possibilités qui leurs sont offertes. Même des managers de groupes très connus, dont les projets fonctionnent extrêmement bien, mais qui, au final, oublient que le plus important, c’est ‘l’autonomie’.
Il faut laisser le temps au temps. Et le fait qu’il y ait tant d’outils à disposition aujourd’hui n’aide pas. Un constat est certain cependant: pour beaucoup de gens, la notion de confiance au moment d’effectuer l’acte d’achat a une grande importance. Et iTunes correspond (encore) à LA référence en la matière aujourd’hui.

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