Kronem: Artiste particulier, chaud, rugueux et au développement pas consensuel…

Bon, moi je suis une fille à rockeurs. A folkeux aussi. Et de temps en temps d’électro-rockeur, quoique je n’appartienne qu’à James Murphy dans ce domaine. J’ai beau tenter d’écouter autre chose, ça ne le fait pas.

Il me faut des guitares, de la voix, de la sueur, de la chaleur, de la moiteur. La musique, c’est hormonal chez moi.

Kronem, c’est “encore” un artiste que j’ai découvert par Valéry de B comme Boxsons. Il a été en effet le premier gagnant de Net-Emergence.

Et puis Valéry nous a même mis en contact.

Au démarrage  je me contentais de lire ce qu’il avait à dire. Parce que Kronem, c’est aussi plein de questions sur sa stratégie, c’est l’utilisation du Pay What you Want. Donc évidemment, ça me parle. Et puis j’ai écouté. Et puis je l’ai retrouvé sur Noomiz. Et je suis tombée viscéralement en amour sur “Mission”. Quelle voix. Ensuite j’ai écouté “I am free”. Pareil. J’aime.

Pour vous parler de Kronem, je pense que le mieux est de re-publier une interview que le groupe avait donné sur Net Emergence un an après leur mise en lumière.

Kronem et Net Emergence c’est presque déjà une longue histoire.Premier artiste choisi par Net Emergence, il a ensuite rejoint le jury. La rencontre du bonhomme, du monsieur, nous a conforté dans notre choix : Kronem a un putain de talent. Sur disque et sur scène. Il en a aussi dans le ciboulot et le monsieur est, très, très, attachant.

Un an plus tard, retour sur l’artiste du mois de Décembre. C’est Laurent S aka Bengalolo qui interview, très bien, Kronem.

Il y un an de cela tu nous disais « Je m’en fous de gagner de l’argent moi, je veux pouvoir m’acheter des cordes », toujours le cas ?

Alors, « Je m’en fous de gagner de l’argent moi, je veux pouvoir m’acheter des cordes »était une phrase tirée d’une très longue conversation tenue avec MrOlivier (et une ola pour Mr Olivier, une !). En fait, si je me rappelle bien le contexte, je lui disais juste avant  que je n’irai pas  jouer chez Drucker en playback, par exemple.

J’ai trop peu de pouvoir là-dessus, mais réussir à trouver un système qui permette de tenir des entrées de concert et des prix le plus bas possible, ça me semble juste honnête en fait. MonkeyWrench a été enregistré grâce à une subvention. Ce n’est pas un effort que de croire que les gens n’ont pas à payer pour accéder à un contenu financé par des subventions publiques. Du coup, on a le choix entre des produits artisanaux (comprendre DIY) et des versions gratuites (mp3, etc) sur le net. Le seul facteur de la dépense c’est l’envie de participer à la suite. J’essaye de faire de la musique qui ne me coûte rien, c’était aussi ça l’idée.

Le principal est surtout de se rendre accessible au plus grand nombre.

Il y a un an tu offrais ton EP sur ton site, depuis tu as diversifié tes canaux de distribution, tu crois au direct2fan?

Pour la distribution de l’EP c’est toujours l’idée de le rendre accessible le plus possible et de tester les plateformes et de chercher la plateforme ultime qui fait tout correctement (export, embed, lecture, download, etc). Mais je mets beaucoup de temps pour tout. Je me colle à twitter depuis quelques semaine seulement, mais… je  peine un peu à m’y tenir.  J’ai mis un temps fou à intégrer facebook, myspace alors que ça se cassait déjà la gueule, etc.

Mais bon, le principal est surtout de se rendre accessible au plus grand nombre. Que tous puissent jeter une oreille sur un morceau pour décider de télécharger ou de zapper et in fine venir ou non aux concerts.

Pour toi les concerts il n’y a que ça de vrai? Ou est ce qu’un mail de quelqu’un qui te dit aimer ta musique (tiens ca existe ça?) ca te touche autant que quelqu’un qui aura fait l’effort de venir te voir sur scène?

Ca fait plaisir de savoir qu’on écoute et qu’on aime, c’est certain. Dans le concert c’est l’échange avec les gens qui est intéressant (avant et après le concert d’aileurs). Rassembler des gens pour faire un truc en commun, encore plus quand ce truc en commun est la musique, c’est quand même quelque chose. Alors quand en plus tu es sur scène et que tes morceaux plaisent… ou quand tu fais pogoter des gens qui n’étaient pas venus pour toi, par exemple, c’est vraiment excellent !

Du coup, quand des gens t’envoient un commentaire ou un email, le contrat d’échange est rempli. Ca manque un peu de sueur, mais c’est rempli.

Ca doit être d’autant plus fort cet échange que tu es seul sur scène non? Des collaborations durant l’année passée?

Plus fort, je ne sais pas. Par contre, ceux qui viennent me dire un mot sont parfois plus prolixes et ça c’est clairement la formule solo puisqu’ils parlent justement de ça, avec des questions un peu plus pointues que lorsque je jouais en groupe (quels amplis, etc.).

Pas de collaborations musicales cette année, sauf une fois à l’occasion d’un concert à l’EMB, sannois, ou un groupe du coin (boni-fate) qui « maitrisait » la soirée avait invité des groupes à jouer et voulait partager une chanson du groupe invité.

Du coup, on a mis une basse et  une batterie sur « still there ». C’était sympa à faire puisque ça c’est fait rapidement, c’était bon esprit. Pourquoi pas ce genre de participation exceptionnelle, c’est toujours agréable, mais pour le moment, je suis très loin d’avoir fait le tour de la question du solo.

Pour le reste, on a fait des co-plateaux avec Nicolas Pechitch et Ok, mais pas encore de « featuring ».

L’année 2010 de Kronem en chiffres (nouveaux titres, concerts, cordes cassées, téléchargements, … whatever) ça donne quoi?

Marrante la question. Alors à la louche et sans huissier, je dirais une douzaine de concerts, 6 nouveaux titres, un nombre incalculable de corde pétées. Les stats viennent de passer les 500 téléchargements pour une vingtaine de dons, les 200 « fans » facebooks ne sont pas très loin, myspace me dit environ 8000 lectures, 1 sélection départementale pour un accompagnement tout au long de l’année 2010. Des médiators .77 gris, des guitares en 10/48, des 6V6, des 12AY7 et 12ax7, etc. A peu près 8 mois pour arriver à Uploader l’EP sur BandCamp (allez savoir pourquoi… ?).

Je ne sais pas, mais alors pas du tout, ce que tout ça signifie.

500 téléchargements / 20 dons tu penses que ce ratio peut être amélioré ou tes fans sont radins?

En fait, je crois qu’ils ne sont pas très au courant que ça existe. Je n’ai proposé des cds à la fin d’un concert qu’une seule et unique fois et ça a pas mal marché (je crois). Je m’y prends globalement comme un manche pour tout cet aspect là. Je n’ai même encore jamais tiré de flyer pour le promouvoir par exemple, je devais presser le cd et puis finalement non, etc. C’est assez laborieux parce que les envies et les délais sont grevés par des budgets serrés et le besoin d’aller voir ailleurs plutôt que de s’acharner sur un EP enregistré l’année dernière.  Du coup, le quota, téléchargements/dons, ne me semble pas si mal et si j’amuse faire le calcul à partir de ce chiffre sur des ventes plus importantes. Est-ce que Radiohead fait beaucoup plus que ça ? (le pourcentage pas le volume de vente, hein).

(Radiohead a eu environ 40% d’acheteurs mais bon chiffres pas forcément confirmés)

Tu ne t’es pas intéressé aux sites genre Kickstarter pour t’aider dans la concrétisation d’un objectif (tirage CD par exemple) et sa promotion?

Ha ouais ? Il me semblait que c’était moins de 10%. Bon, ben il faut revoir mon plan marketing.

Je ne connaissais pas kickstarter, je vais jeter un œil. Mais je suis très méfiant avec tous ces sites. J’ai du être arnaqué par un producteur véreux dans une vie antérieure. Les trucs genre mymajorcompany me paraissent louche (à tort ?). En gros, s’ils ne sont pas «bcommeboxsons approved », je ne passe même pas dessus.

Le titre de ton prochain morceau ?

Le titre du prochain morceau ? Je fais mumuse avec un vieux riff qui s’appelle/s’appelait Trauma Center.  Sinon dans la liste des morceaux à venir déjà terminés et joués sur scène, on trouvera un « down by the river » (et oui ! comme Neil young).

Tu fais aussi parti du jury NetEmergence, comment tu juges cette expérience?

Etre jury dans Net-Emergence ? Déjà c’est drôle. Les échanges dans le jury sont souvent sympas à lire. J’ai été assez discret pour le moment, mais c’est très chouette de devoir prendre le temps d’écouter les groupes, de se faire sa sélection. Objectivement, il y a des mois ou rien ne m’a fait vibrer. J’étais paumé dans une dizaine de groupe qui ne me touchait pas plus l’un que l’autre et puis d’autre où un truc ressort clairement du lot (et il n’est pas sélectionné !).

Et puis maintenant, j’ai une mailing-list de blogguers et de mélomanes à spammer pour ma promo !

Mais plus que le jury, c’est de croiser Valéry (et quelques autres) dans un concert, c’est d’avoir pu rencontrer les L-Dopa, les eliotes et n.pechitch, etc. grâce à la sélection de l’année dernière. J’espère bien être dispo pour un apéro un de ces quatres !

Pour conclure en musique, hormis toi, quel groupe voudrais tu voir émerger l’an prochain?

J’en aurais deux, trois, ou trois cents à immerger 15 minutes seulement… à émerger ?Arafatund’chaque, etc

Pour retrouver Kronem sur Noomiz: http://www.noomiz.com/kronem

Sur son site: http://www.kronem.net

Net Emergence: http://net-emergence.org et B comme Boxsons http://www.bcommeboxsons.com

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

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