K7, disquettes, herbe et crucifixion…les packaging fous de (certains) labels indé

La scène se passe dans une grande salle de réunion, cela fait déjà quelques heures que l’on pinaille sur des détails : le disque devra-t-il être packagé dans une pochette cartonnée ou comme d’habitude dans un boitier en plastique ? Faudra-t-il donner les paroles des chansons dans la pochette ? Qui s’occupera des photos ? Quelle qualité papier prendra-t-on ? On reste uniquement sur le format CD ?

Vous ne rêvez pas, l’objectif de ce genre de réunion est de concevoir un produit, et comme n’importe quel produit, il s’inscrit dans une démarche, certes discutable, mais qui est la suivante : un artiste écrit des chansons, puis les enregistre avec d’autres musiciens, puis on fait écouter le tout à des maisons de disque, pour enfin le distribuer en masse, et c’est seulement à ce moment là que la musique arrivera dans les oreilles de l’auditeur …

Il y a peut être une autre façon de faire, notamment depuis que la musique arrive plus vite dans les oreilles de l’auditeur. Je ne vais pas vous refaire tout un argumentaire sur l’intérêt de mettre sa musique sur des plateformes comme Bandcamp ou encore Soundcloud, par contre il est intéressant de voir comment certains petits labels ont su en tirer partie pour diffuser leurs musiques.

Plus la musique se dématérialise et plus le nombre de personnes qui écoute des disques sur une platine se réduit.

Plutôt que d’arrêter définitivement le format physique, certains petits labels ont su tirer de cette petite audience pour packager des disques, parfois faits à la main, dans une quantité limitée, créant ainsi une certaine notoriété. Quelques exemples:

Commençons déjà par le retour de la K7 audio. Oui après le vinyle, la K7 audio fait son retour, profitant d’une certaine nostalgie nous sommes déjà quelques passionnés à se refiler les liens vers ces labels indépendant qui se lance ainsi dans des idées de formats les plus fous.

Parmi tous ces petits labels Auris Apothecary a été celui qui m’a le plus impressionné, autant musicalement, tant la production de ces disques est psychédéliques, noisy et exigeante, que pour le packaging totalement hallucinant. Récemment j’ai reçu une K7 de deux titres de Sitar Outreach Ministry (du folk narcoleptique), le dit objet est emballé dans une jaquette en carton faite main, avec plusieurs feuilles, une vieille ficelle et un sac en plastique donnant à l’ensemble un goût de substance hallucinogène.

Auris Apothecary n’en est pas à son premier coup d’essai, j’ai eu aussi une dizaine de disquette 3’’ ½ qui contenait chacune un morceau d’une minute trente d’électro-punk (il faut un lecteur de disquette pour retrouver les MP3 …), un mini-CD avec 5 titres de folk-pop et d’autres K7 audio encore … A noter que le label remixe aussi des bandes sons de jeux vidéo sorties il y a vingt ans sur Super-Nes et produit parfois des objets qui peuvent amocher vos platines comme cette anti-cassette de Unholy Trifoce crucifiée avec des clous …

Certains labels indépendants, tel que Not Not Fun, ont démarré comme ça, plus près de chez nous on peut noter Atelier Ciseaux qui a récemment distribué une K7 du chanteur de Yuck, Daniel Blumberg, enfin en cherchant un peu sur le net, on trouve facilement une myriade de label tout aussi passionnant à écouter, allant de l’ambiant de Sonic Meditation au rock noisy de Secret Furry Hole.

Et maintenant une question, maintenant que vous avez une audience limitée qui écoute vos disques sur une platine, quelles sont vos idées les plus folles pour les packager? Une idée en passant, il me semble que la cassette vidéo n’a pour le moment pas été beaucoup utilisée pour y mettre vos clips …

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About Mathieu Gandin

Je mets du bruit dans les oreilles et trouve des vieux films que tu n'imagines même pas. J'écris aussi là : http://randomsongs.org. Et je suis aussi chroniqueur pour le webzine indiepoprock.net.

4 comments

Chez F4T on fabrique nous même les digipacks (CD) de nos éditions collectors, c’est à dire que l’on achète le papier, on l’imprime selon un procédé de sérigraphie artisanale, on coupe, on plie, on colle 🙂 C’est ludique, ça a ce côté totalement DIY et souvent les retours sont très positifs, notamment au niveaux de la qualité et de l’originalité de notre démarche.

Voilà une vidéo retraçant notre procédé de production : http://youtu.be/yfT-wZb1Y_k

On a commencé comme label digital: pour nous, le physique, c’est collector, sinon rien 😉

on essaie de faire un blog autour des K7 audio!

il y a beaucoup de labels indie en Angleterre ou aux USA qui en font, on peut citer par exemple Cass Flick ou Burger Records (qui édite par exemple tous les Black Lips en K7)

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