Sur la nécessaire éducation des artistes…

Bon, pour une fois, je vais parler un peu de moi. Autobranling à fond, je vous propose de m’écouter bafouiller sur la necessaire éducation des artistes. Comme le dit Ed O’Brien (oui j’ai rencontré Ed O’Brien, et je me la pète gravement depuis), “Ce qui compte au final, c’est l’acharnement. J’ai appris ça avec le temps, et on a eu la chance de commencer fin 80. Mais maintenant, tu n’as qu’une chance, c’est être acharné”. A cela, je rajouterai, être éduqué sur son marché, son milieu, ses intervenants, ses outils.

L’univers musical actuel est un espèce de blob sans tête et sans fin. Et il y a plein de choses à en apprendre, pour démarrer et pour avancer. Comme non, le marketing, ce n’est pas sale. Et puis que ce n’est pas parce que quelqu’un t’écoute, t’aime et se dit passionné de musique qu’il peut devenir ton manager. Etre manager, c’est un métier, un vrai. Que la musique, c’est une passion, un sacerdoce, une vie mais c’est aussi une industrie, avec des intervenants, partout et dans tous les sens. Et que si tu ne connais pas ces intervenants, tu es mal barré. Et puis aussi comprendre que vous avez des droits, et que  votre premier droit c’est de l’ouvrir et de poser des questions.

Mon discours est clair: L’éducation artistique est la clé. Plus un artiste est éduqué sur son milieu professionnel, mieux il évoluera et meilleures décisions il prendra. Et c’est toute la chaine artistique, artistes, producteurs, managers, maisons de disques, distributeurs qui s’en trouvera valorisée.

Ma plus belle victoire, c’était au Krakatoa à Bordeaux. Quand Guillaume Gawrdeath, qui assistait à l’intervention, me dit ironiquement, qu’il avait surpris une conversation quelques jours plus tôt entre deux jeunes Parisiens bossant pour une maison de disques, au bar du festival Primavera, qui pourfendaient mon blog sur l’air du « elle exagère, à filer des recettes comme ça à tout le monde sur un site grand public, et à dire que les groupes peuvent assurer seuls leur promo en pouvant se passer des maisons de disques »…Il me dit au passage que je devais être un peu être prise dans le milieu comme la “wikileaks” de l’industrie musicale…Il en a même écrit un article…

Entre nous, ce pour quoi je suis prise dans le “milieu”, je m’en cogne carrément. Par contre, qu’on ait du mal à comprendre que l’information n’est pas le pouvoir et qu’elle doit être partagée, ça, je m’en cogne moins. Donc on va continuer à partager, éduquer, donner sur Don’t believe the Hype et vous accompagner de manière très opérationnelle avec DBTH l’Agence.

Nous le ferons aussi en radio, avec Radio Neo avec une pastille de marketing musical tous les lundis et un débat “On refait la musique” tous les jeudis de 13h à 14h.

On le sait, tout ça, c’est du boulot, vous allez prendre cher, mais c’est pour votre bien.


Vous pouvez donc retrouver la vidéo ici aussi http://intruders.tv/fr-music/2011/09/14/virginieberger-2/



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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

17 comments

Elle est magnifique cette photo de petit poney SM. Est une volonté de votre part de créer une métaphore filée de la place de l’artiste aujourd’hui dans la société ?

Cher Viva Musica,

Effectivement, sur le site, nous pratiquons beaucoup la métaphore. Le petit poney represente fort symboliquement les artistes. Voilà voilà.

Chère Virginie,

je vous lis depuis quelques temps déjà, il est grand temps que je vous dise merci pour ce que vous nous transmettez. J’aime votre ton, votre franchise, votre curiosité, votre enthousiasme, ne perdez jamais ça:-)

Merci encore

Bien cordialement

Bruno Bazinet

ahahah ! Je prendrais définitivement cette conversation comme un beau compliment !
J’en profite pour te remercier de continuer à partager !

Juste pour signaler une petite coquille dans l’article: “avec des intervenants, partout et dans – tous – les sens”
ou peut-être “partout et dans l’essence”… Mais là ça ne veut plus rien dire.. 🙂

Merci pour tous les dossiers que je suis chez toi depuis un petit moment. Par ailleurs, je pense être la parfaite incarnation de ce que tu décris =”Et puis que ce n’est pas parce que quelqu’un t’écoute, t’aime et se dit passionné de musique qu’il peut devenir ton manager. Etre manager, c’est un métier, un vrai.”
J’ai bien peur de ne fonctionner qu’à l’affectif et de mal servir mes “poulains”…même si j’ai de l’expérience (c.a.d. une accumulation d’erreurs), je ne parviens pas à leur offrir ce qu’ils méritent. Acharnés, nous le sommes, mais cela ne suffit sans doute pas….

L’article est tagué (R)évolutions et c’est donc exactement ce qui se passe dans le monde de la musique pour que çà change…évoluons tous pour qu’il y est cette fameuse révolution dans le monde de la musique..
L’artiste de demain sera pluridisciplinaire n’en déplaise à certains.
Merci à Virginie de nous éduquer et nous aider à évoluer et révolutionner 🙂

Bonjour,

Article interessant, cependant, selon moi, ce système est pourris jusqu’a l’os, et l’industrie du disque doit mourrir .

Sans vouloir faire mon extremiste rabat-joie, le capitalisme a tué la démarche musical. Vous parliez de création et de qualité musical, vous devez avoir conscience de ce fait : Comment est on passé de Beethoven à kanye west, et ce en plus de 200ans ?
Comment est-on passé d’une composition musical riche, complexe et extrêmement bien travaillée à un format de morceau surcodifié ? (et je ne parle même pas de l’hégémonie du 4 temps ou du format radio) .La réponse est simple: la surcapitalisation de la musique. Je connais par ailleurs beaucoup de très bon musicien qui compose des morceau très bateau par désespoir de cause (le fameux reflexe du : “bon bah puisqu’ils veulent entendre ça…on va leur en donner”).

La musique, en elle même, n’est pas quantifiable, c’est l’homme qui a décidé, à un moment, de la quantifier; on doit la repenser, et elle doit être sortie de ce circuit pour pouvoir être sauvée.

Je crois par ailleurs au fait qu’un artiste, à l’heure actuelle, peux trouver des auditeurs sans l’aide de personne, et ces auditeurs trouverons cet artiste de la même façon. Je crois également qu’un artiste peux composer avec peu de moyen(suffisament d’argent et de biens consommables pour le maintenir en vie), puisque l’acte de création n’a rien à voir avec l’argent. Celui çi peux demander du temps, mais le temps ça se trouve et ça se créer.
Par ailleurs, le nombre de groupes et de musiciens indépendants qui donnent leurs oeuvres gratuitement sur le net est en constante augmentation (il suffit de surfer sur bandcamp pour le constater). La plupart de ces artistes ont une vie à cotés, ils travaillent. Avec eux, au moins, on est sûr de la pureté de leur démarche musicale.

J’attend avec impatience votre point de vue sur ma vision extrême des choses.

loup

Mon silence devrait surtout vous laisser penser que je gère ce site de manière benevole, que j’ai également une agence à côté dans laquelle j’accompagne une bonne dizaine d’artistes, que j’écris, interviens, conseils, et que je me penche donc sur les commentaires quand j’ai un moment.
Je n’avais donc pas compris que sur mon propre site, je vous devais une réponse dans les 48H.

Votre silence me laisse penser que je suis un “artiste” qui a besoin d’éducation

sans animosité,

loup

L’interview est pleine de vérité,
mon avis: “J’AI ADORE”.
Il y a beaucoup de bonnes choses.

Merci

” Bonjour, cela fait plus d’une semaine que j’ai découvert votre site et que je me “nouris” de ces différentes inforamtions. Je tenais à vous remercier pour ce site qui est d’un régal.
Je viens tous juste de tomber sur la vidéo de Madame Berger et sincèrement elle est génial.
A l’avenir, j’espère avoir la chance de la croiser car, à mes yeux c’est un modèle pour tout artiste comme moi qui sont adepte du DIY.
Merveilleuse interview et hate d’en découvrir d’autre, d’ailleurs je vais m’offrir son livre de suite.
Continuez surtout

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