Petite leçon de marketing avec les Grateful Dead (video FR)

Dans un article écrit par Julien Lakshamanan, on apprenait que les Grateful Dead avaient certainement été les premiers à industrialiser le marketing Direct to Fans.

Dès leurs débuts, les Grateful Dead se dévouent pour leurs fans, dans le quartier de Haight-Ashbury à San Francisco, offrant repas, hébergement, musique, soins, et les encourageant à enregistrer leurs concerts. Au début de l’année 1966 au Fillmore Auditorium de San Francisco, un fan enregistre le concert des Grateful Dead auquel il assiste. Un concert enregistré par un fan parmi aujourd’hui plus de 2000 enregistrements de fans recensés. Le groupe sort son premier album sort en 1967 pendant que les Beatles et les Rolling Stones règnent…

À la fin des années 70, leurs fans commencent à s’organiser et vendent  des T-shirts et autres produits dérivés sur le parking des concerts, avant et après les shows, afin de subvenir à leurs besoins tout en suivant le groupe tout au long de leurs tournées. Une véritable communauté est née et vit avec le groupe, avec ses codes et langage propres.

Au début des années 80, le nombre de “tapers” (fans qui enregistrent et partagent les concerts) croît de façon exponentielle, et à partir d’octobre 1984 un espace leur est dédié juste derrière la table de mixage de l’ingénieur du son, avec même parfois un branchement direct, ce qui génèrera la circulation de quelques enregistrements d’une qualité exceptionnelle.

Au même moment, les Grateful Dead sortent du système. Ils s’éloignent de l’industrie musicale. Rien ne paraît entre 1981 et 1986.

Le groupe est un parmi les premiers du monde du rock à conserver la propriété de ses masters (productions) et de ses droits éditoriaux (éditions).

Et pourtant au final il ne devient multi-millionaire (que) grâce aux tournées, au développement de leurs droits d’édition et à leur merchandising. Dans leur livre “Marketing Lessons from the Grateful Dead: What Every Business Can Learn From the Most Iconic Band in History“, David Meerman Scott et Brian Halligan identifient cet espace “tapers” comme crucial dans le développement de la fan base du groupe.

Une relation direct-to-fan qui aura finalement pris presque 20 ans à se mettre en place! Il s’agit quand même du groupe qui a fait le plus de concerts dans le monde devant les Rolling Stones.

Et c’est sur ça que la vidéo va se concentrer. Comment on fait les Grateful Dead? De quoi peut on encore s’inspirer? Vous pouvez retrouver l’orateur de cette conference, Minter Dial et par ailleurs grand fan des Grateful Dead  sur son site http://minterdial.fr/

P1 – Minter DIAL – “Community Management, des enseignements d’un groupe de musique”, Innovation au Napoléon from Marc Kawam on Vimeo.

Illustration photo: “We want more”

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About Virginie Berger

Virginie Berger est la fondatrice de DBTH (www.dbth.fr), agence spécialisée en stratégie et business développement notamment international pour les industries créatives (musique, TV, ciné, gastronomie), et les startups creative-tech. Elle est aussi l'auteur du livre sur "Musique et stratégies numériques" publié à l'Irma. Sur twitter: @virberg

10 comments

C’est un exemple très interessant en effet! En revanche je trouve dommage qu’il n’entre pas plus dans les détails (surement par manque de temps). Par exemple quand il indique que les deads souhaitaient avoir un controle total sur la vente de ticket, comment faisaient ils cela? d’un point de vue pratique (etaient ils organisateurs de leur propres concerts? comment court circuiter ces intermédiaires? perso je vois pas) et quel etait le mode de vente? il nous parle des lettres de motivations des fans et du fait que les tickets n’etaient pas reservés aux “plus riches” donc les tickets etaient gratuits? (j’en doute), en prix libre?

voila c’etait histoire de critiquer mais sa presentation est très interessante 🙂

Cette histoire est belle, et fait rêver. Mais aujourd’hui, il est difficile de faire la même chose… Les lieux de concerts diminuent et ceux mis en place dans les appartements ne compensent pas, être éditeur a un coût même minime, avoir une communauté qui s’investit autour du projet est aussi difficile, les fans ayant davantage de pression sociale. L’internet n’étant pas non plus la solution miracle.

Il faut trouver le bon mix marketing.

Heeeeuuuu bien bien bien.

Mais a t’on dit quelque part que l’internet est une solution miracle? Si vous lisez ce site, les articles ou mon livre, vous avez dû lire que constamment je rappelle qu’internet n’est en rien une recette magique et la musique, c’est d’abord dehors que ça se passe….Et je vois pas bien ce que vient faire Internet là dedans…

D’autre part, les leçons des Dead sont primordiales. On n’a jamais dit qu’il fallait les répliquer. Comme dans chacun des cas pratiques que je présente, je précise qu’il s’agit d’un cas adaptable à un artiste, et non à répliquer. Il s’agit d’écouter et de s’en inspirer pour les adapter. Comme je le fais aussi au quotidien.
Maintenant, soyons clair, un artiste sans fans ne pourra rien développer. Je ne comprends pas bien la notion de “pression sociale”. Chaque artiste s’adresse à une niche, une communauté ou un grand nombre de gens. Et c’est notion de communauté est primordiale à construire et à développer. Et ça se fait.

La pression sociale rend difficile un investissement financier et ou temporel. Certes il faut adapter, réfléchir, mais encore faut-il avoir le temps, et souvent cette pression sociale (c’est à dire par exemple avoir un logement et le financer, manger, s’habiller, a un coût de plus en plus important).

Vos exemples sont passionnants, mais n’y-a-t-il pas de limite ? Comment créer une base fan si l’on ne trouve pas de dates de concerts ? Quand on arrive pas à tourner ? Etre sur le net ne sert à rien dans ce cas… Je m’interroge… Est-ce la qualité de la musique ? Peut-être ne savent-ils pas se vendre ?
Existe-t-il des groupes qui ont échoué, qui n’ont pas réussi dans la construction de cette base de clients potentiels ? Quelles furent leurs erreurs ?

Salut Baptiste !

Je te rejoins dans ta réflexion. je me pose également les même questions . je dirige un tout petit label autour d’un artiste de la scène soul rnb parisienne où après avoir sorti deux projets , des clips diffusés sur le câble, quelques passages radio nous même produire des dates à Paris avec son live band et dans de belles salles (pêle mêle : Nouveau Casino, Trabendo, Cabaret sauvage et l’Elysée Montmartre à guichet fermée ( RIP)) nous avons eu aucune réponse , aucune ouverture avec un tourneur. un manque de moyen est aujourd’hui présent , ajouté l’écart que nous avons crée entre paris et la province ! ( beaucoup de carence car très peu de dates ont été réalisable en province ) ll est difficile d’avancer dans de tels conditions et c’est pas la quantité de fans sur Facebook qui fera changer mon avis aux nombre de 18 000 sur sa page Fan je suppose beaucoup de passifs !
j’analyse encore nos erreurs … pas facile !

il me faut peut être prendre rdv pour du consulting Virginie ?! 🙂

Mais avec grand plaisir pour un rdv. Le consulting, c’est un peu mon travail 😉
Ce qui est interessant dans ton comment, c’est que tu te poses de questions sur ce que tu as fait, et ce que tu aurais pu manquer. Beaucoup trop pensent que “c’est la faute à l’internet”, comme si le réseau était doué d’intelligence et avait un certain pouvoir sur ce qui peut marcher ou pas….alors que ce n’est qu’une machine qui réagit aux informations qu’on lui donne ou pas….Il faut tout d’abord remettre en question sa propre com’…

As tu approché le bon public? ton message était il audible? qu’as tu donné au tourneur pour le convaincre? Comment t’es tu démarqué? C’est à ces questions là qu’il faut répondre. N’oublions pas qu’Internet et ses 18000 fans sur Facebook n’est qu’un moyen, pas une stratégie…

Et puis ensuite, on le sait tous, il y a un truc dans la musique, intangible, qui fait que ça accroche au final ou pas…on a beau faire le max, mettre en place la meilleure strat, le résultat n’est jamais sûr…notre boulot, c’est de faire le max en amont…

Virginie

Oui Teddy, comme le dit Virginie parfois, il n’y a rien a faire, l’album ne prend pas… Des questions j’en ai plein. Pourquoi lui et pas eux ?
Il me semble qu’un artiste doit tourner pour acquérir des fans, donc comment faire tourner un artiste quand aucun tourneur ne souhaite le prendre au catalogie ? L’édition est aussi un des maillons pour développer la carrière ? Comment faire quand aucun éditeur ne veut travailler avec cet auteur ? Pourquoi se lancer dans une stratégie numérique si les pros ne souhaitent pas s’engager ? Pour l’instant nous faisons tout nous même. La SARL de management, a ajouté l’édition, la production de disques et de concerts, bref nous palions au manque … Mais est-ce la mailleure solution ? Et pour l’instant notre stratégie web : Facebook, Myspace, Noomiz, Bandcamp, avec sorties régulières d’inédits ou autres petits cadeaux, et échanger un maximum avec les fans… Mais par exemple le compte perso de l’artiste a plus de contacts que la page fan. Il y a incontestablement doublon ? L’artiste peut-il ne pas avoir sa page perso ? Quelle frustration alors ? Les choix sont ardus…

de bonnes interrogations ! en effet il faut que je me penche plus la dessus !
Je viens de passer commande à la boutique de l’IRMA j’attends mon ouvrage Musique et stratégies numériques !! 😉

Merci Virginie !

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