L’obsession.
Comment mieux expliquer la passion en musique ? Il y a des artistes qui vous obsèdent, qui vous donnent envie d’aller plus loin que leurs simples disques. Envie de tout savoir d’eux, de les voir en concert, d’écouter toute leur production, de les suivre au bout du monde.
Nombreux sont les artistes du genre à avoir traversé ainsi ma vie depuis mon adolescence. De Depeche Mode à Gainsbourg, de Bashung à Radiohead. La musique a ça de particulier qu’elle peut être réécoutée sans cesse sans jamais lasser. On regarde rarement autant un film, on lit rarement autant un livre qu’on écoute un disque.
Telle une drogue, leur musique devient rapidement indispensable à notre vie.
Un coup de blues, une envie de se mettre un coup de pied au cul ? Rien de tel qu’un disque que l’on connait par coeur pour y arriver. On y a ses repères, on s’y sent bien, on sait exactement quel son va arriver à quel moment, quelle chanson va suivre celle que l’on est en train d’écouter, quelle parole va être prononcée sur quel ton. C’est rassurant.
En ce jour très particulier, mon obsession du moment est Nine Inch Nails. Je me souviens encore la découverte du groupe à la sortie de The Downward Spiral en 1994. J’ai à peine 15 ans, j’écoute ébahi ce déferlement sonore, cette production impeccable de Flood, ces paroles violentes, mais tellement belles. Alliance parfaite de l’électronique et de l’organique. Trent Reznor est certainement l’un des artistes les plus inventifs de ces vingt dernières années. Toujours inspiré et, marque des grands, toujours bien entouré.
Mais le plus étonnant c’est qu’il m’aura fallu quinze ans pour voir NIN en concert. Durant des années, le groupe s’est toujours dérobé à mes envies. Ou inversement. Eté 2009, sur la scène du Zénith, la formation resserrée à quatre choisie par Trent Reznor pour cette soi-disant tournée d’adieu me met un uppercut. Le son est brut, presque dénué d’électronique, montrant ainsi que les chansons tiennent la route pas seulement grâce à la production toujours impeccable des albums. Le batteur Ilan Rubin qui fête ce soir-là ses 21 ans surclasse tout le monde, même le fidèle Robin Finck pourtant incroyable à la guitare, comme toujours.
Témoignage de cette tournée, cette vidéo live tournée par Rod Sheridan (metteur en image en chef du groupe) sur scène. Shootée au plus prêt des musiciens on comprend bien la fureur qui les anime.
Et qui nous obsède.
Illustration photo “We want more”
Ben ça alors je ne savais pas que vous étiez vieux en même temps 😀
Sinon pour le fond de l’article JS, j’approuve (sauf Radiohead of course…) 😉
Très bel article, vraiment, pour vos anniversaires respectifs, ça dépote
Je réfléchis souvent, beaucoup sur la musique, et de quelle manière elle est indispensables à ma vie, que ce soit en tant qu’auditeur ou en tant que musicien, mais aussi à nos vies. Cela dépasse l’explicable, la musique est impalpable, on ne peut la mesurer émotionnellement car sa perception est subjective, mais elle est un des piliers de notre société. N’est-il pas commun de voir des gens se chamailler autour d’un ipod pour passer LEUR titre préféré lors d’une soirée d’anniversaire? La “crise” que connait le secteur de la musique n’a t-elle pas précédé les récentes crises économiques que nous avons connus. Pour moi, les us musicaux sont de vrais indicateurs des envies et attentes d’une société. Jacques Attali parle avec beaucoup de justesse de ces idées dans son libre “Bruits”. Un libre essentiel.
En tout cas joyeux anniversaires à vous, et Js, tu es un homme de goût, terminer avec cette magistrale version live de “Somewhat Damaged”, c’est du tout grand!