C’est avec beaucoup de bonheur que j’accueille Renaud Skalli. Lecteur de mon blog, manager expérimenté, il avait souhaité me rencontrer il y a quelques mois pour discuter du marché, de son métier. Et dans cette période, d’avant, j’avais pour principe de rencontrer et donner sa chance à tout le monde. Mais bon, après, il y a eu un après. Nous sommes toujours restés en contact et il m’avait fait part de son envie de publier. Et donc le voilà.. .
Un artiste ou groupe qui ne s’est encore jamais exposé au yeux et oreilles du public possède suffisamment d’outils pour le faire progressivement, subtilement et rapidement.
Posséder dès le départ le kit de survie du musicien me semble indispensable. Les trois éléments indéniables à la mémorisation par un individu X d’un projet/groupe/artiste se résument logiquement à ses sens les plus basiques : un visuel (le nom, le logo et le design), un son (chansons et extraits) ou une combinaison des deux (un clip par exemple).
Quelle que soit la forme que ces éléments prendront, c’est à dire qu’ils soient réalisés, crées, enregistrés de façon professionnelle ou non, il s’agit bien là d’un strict minimum de départ.
Songeons donc logiquement à répondre à ces premières questions et à cocher ces cases là avant de ne passer à la suite.
– Pour suivre et réfléchir plus en amont, ce quelle que soit la/les plateforme(s) employée(s) pour présenter votre contenu à de futurs potentiels fans, il faut décider de sa stratégie d’approche.
Deux d’entre elles ressortent en particulier : la première consisterait à, une fois le projet mis en ligne, laisser les choses grandir de façon organique.
La deuxième, peut-être plus logique, résiderait plutôt dans l’intention de faire usage de tous les moyens possibles pour atteindre les consommateurs et mettre votre produit sous leurs yeux.
Il semble bien logique que, selon votre personnalité et le type de musique/projet auquel on a affaire, l’une ou l’autre démarche soit plus adaptée.
– Mettons désormais à part la nécessité pour un musicien/groupe/artiste d’exister à travers le live (certains projets ont pu vivre de leur musique sans faire le moindre concert et attendre des mois, voire des années pour s’y adonner, ex : Empire of the Sun).
Notons un point véritablement fondamental : selon le territoire sur lequel vous vous trouvez, vous préfèrerez utiliser telle ou telle plateforme. Car même si les statistiques donnent des indicateurs des réseaux les plus consultés et les plus pratiqués, il n’y a pas de dénominateur commun.
Par exemple : si vous ou votre fanbase êtes aux USA, ReverbNation et Bandcamp seront des passages obligés. Si vous exercez en Europe continentale, Myspace tombera peut-être plus sous le sens. Enfin Facebook reste très développé pour les artistes et semblerait plus valabale dans les pays Occidentaux que les pays d’Asie, concernant le développement de projet artistiques, où Gree et Mixi dominent le marché.
– Enfin, deux objectifs primordiaux semblent être une nécessité pour n’importe quel nouvel artiste arrivant sur le marché : d’abord ‘la volonté de donner pour donner’. A juste titre, les consommateurs ne semblent plus vouloir porter d’intérêt à un nouveau projet, si celui-ci ne leur donne pas un minimum de contenu dès le départ. Pensez à des extraits, des téléchargements, des podcasts, des vidéos, etc. Et n’oubliez pas que les outils de lecture en mouvement d’aujourd’hui (Smartphones, notebooks, tablet PCs) permettent presque de transformer le streaming en propriété, mais pas complètement. Il faudra donc sûrement ‘donner’ pour ‘donner’, chose forcément difficile à accepter quand on commence tout juste son parcours. Il faudra aussi soigneusement veiller à faire en sorte de définir stratégiquement ce que vous allez ‘donner’. Ne gaspillez pas vos meilleurs éléments dès le départ.
Ensuite, et au delà du fait que vous désirez présenter votre projet aux yeux du public, vous voulez surtout garder une trace de celui-ci : sauvegarder votre fanbase. Que ce soit sur Facebook, sur Myspace, sur Bandcamp, sur BigCartel ou sur votre propre site internet, il faut absolument que, dès vos tous premiers pas, vous vous organisiez pour collecter des informations sur ces gens qui seront vos premiers fans et, qui sait, peut-être les plus loyaux si votre carrière est amenée à durer ! A votre disposition, et selon vos compétences dans le monde digital, existent une variété d’outils gratuits ou payants. Un très grand nombre de sites internets se spécialisent aujourd’hui dans le ‘Database Management’ pour musiciens.
Au lieu de citer des exemples en particulier, il suffirait par exemple assez simplement de jeter un œil ici. Selon les providers, les libertés d’action peuvent être bien différentes : il y en aura donc pour tous les budgets et tous les besoins. Essayez de vous appliquer dans le choix de ce partenaire, car il se peut qu’il soit amené à travailler avec vous pendant de nombreuses années !
En conclusion, voilà donc, selon moi, la liste des outils ‘à cocher’ avant de se lancer à corps perdu dans ce début de carrière qui présentera votre projet et vos créations au monde impitoyable des amateurs, spécialistes ou encore consommateurs.
Prenez le temps de réfléchir à ces éléments indispensables et à les mettre en ordre selon votre besoin et vos projets à venir : les étapes suivantes concernent généralement les façons que vous pourriez avoir de monétiser votre projet (sous quelque forme que ce soit) et celle-ci dépendra énormément de la façon dont vous aurez gére ces toutes premières étapes.
Illustration photo “We want more”
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